News about events and exhbitions regarding the french artist Valéry Grancher

jeudi 7 août 2008

"Quand l'art se paye en nature..."

The french newspaper "Humanité" is talking about the show I am participating in: "Du jardin au Cosmos" at the Espace d'Art Concret de Mouans Sartoux.
The text is in french and has been published on August 5 2008:

"culture
Quand l’art se paye en nature
Arts plastiques . Une série d’expositions dans le sud de la France permet de saisir les enjeux de la création artistique contemporaine en nous permettant d’appréhender la démarche d’artistes de plusieurs générations.

Dans l’arrière-pays niçois, à Mouans-Sartoux, l’Espace de l’art concret, fondé par l’artiste Gottfried Honegger, propose en plus d’un accrochage d’une partie de la collection Honegger et Albers, donnée à l’État, une exposition interrogeant les rapports de l’homme à la nature et, plus particulièrement, la manière dont les artistes contemporains se saisissent de ce questionnement. Jean-Marc Avrilla, le commissaire de l’exposition a voulu mettre en avant cet axe après avoir abordé l’an passé la question de la frontière. Cette année, l’exposition semble renouer avec cette recherche tout en la poussant vers d’autres limites, celles de l’appréhension du monde à partir du moment où l’on découvre son infinitude.

Ainsi l’exposition « Du jardin au cosmos » s’annonce-t-elle par des croquis reprenant des vues de jardins à la française, principalement celui de Versailles, qui montrent comment le jardin, sorte de métaphore du monde, s’élargit grâce à une gigantesque perspective. Comment voyons-nous le monde et comment cette vision est-elle conditionnée par notre culture au sens large, donc en y incluant les sciences ? Après ce préambule, commence un parcours qui nous mène de l’expérience que tout un chacun, en

Occident peut avoir du monde. L’expérience de la nature que nous proposent, par exemple, les photographies de Jean-Luc Moulène, nous renvoie vers le mystère du mythe et de ces curiosités comme l’entrée d’une grotte ou le sol d’un sous-bois tapissé de pierres alors que celles de Darren Almond saisissent une nature cultivée, captant la mémoire et le temps grâce à des clichés dont les longs temps de pause construisent des paysages aux lumières perturbées qui perdent le spectateur dans les créneaux horaires.

L’artiste s’approche, se penche sur son objet d’étude et prend des notes, à l’instar de l’artiste Hamish Fulton qui enregistre ses parcours sous formes de croquis qui peuvent prendre, comme ici à Mouans-Sartoux, la forme d’une grande figure schématique d’une montagne retraçant les vingt et une étapes d’un itinéraire. L’artiste peut également découper son objet d’étude comme Giuseppe Penone qui retrouve à l’intérieur d’une planche la forme végétale d’origine. Un autre, Robert Barry, questionnant la dématérialisation de l’art, prend comme matériau, le gaz, qui après dispersion n’apparaît plus qu’en tant que constat d’une expérience au bas d’une feuille blanche.

D’autres, tel Valery Grancher, utilisent la méthodologie de l’ethnologue documentant son séjour parmi une tribu d’Indiens d’Amazonie à la façon d’un Lévy-Strauss, montrant ainsi les décalages entre le monde occidental et ses propres tribus et d’autres, à l’autre bout de la planète. Quel regard avons-nous aujourd’hui sur l’autre, dont la culture animiste constitue un regard différent sur le monde et sur la nature, et comment ces visions différentes coexistent-elles ?

Que l’on passe d’une salle à une autre jusqu’au bout de l’exposition, qui s’ouvre plus qu’elle ne se termine sur un triptyque vidéo de Mélik Ohanian nous immergeant dans le paysage du désert américain et sensé représenter Mars, la réflexion nous anime tout au long de ce parcours où toutes les oeuvres partent d’un véritable point de vue et s’ouvrent sur d’infinies possibilités.

Jusqu’au 4 janvier 2009, « Du jardin

au cosmos », Espace de l’art concret,

tél. : 04 93 75 71 50.

Lise Guéhenneux"

link